Dans une course toujours plus féroce aux “alternative facts” popularisés par la conseillère présidentielle américaine Kellyanne Conway, Facebook a décidé de lutter à sa façon pour permettre une chasse à la désinformation plus efficace. Comment ? En créant des outils permettant de juger de la fiabilité des utilisateurs et ainsi d’éviter la désinformation. On vous dit tout. Correction ! On vous dit ce que l’on sait sur cette nouvelle méthode qui est (et très probablement restera) secrète.
La chasse à la désinformation est ouverte
On le sait, la désinformation est un des fléaux de ce siècle. En induisant les populations en erreur, les auteurs de ces fausses informations parviennent à manipuler, avec plus ou moins de finesse, les esprits de ceux qui se feraient avoir.

La désinformation est omniprésente dans nos vies : grands groupes, campagnes publicitaires de masse, etc. Tous cherchent à vous montrer un certain pan de la réalité. Celui-ci n’est pas nécessairement faux, mais il reste biaisé puisqu’il se repose sur une chose : l’intention. C’est cette intention de vous « éduquer » ou de vous faire réfléchir, qui est à l’origine de cette volonté de partage. Comme toute chose, cette intention est motivée par une volonté personnelle basée sur votre expérience et vos croyances. Et c’est là qu’on trouve le nœud du problème.
Pourquoi est-il important de s’en rendre compte
Parce que ces informations vont façonner une certaine vision de la réalité, de votre réalité. Il est donc plus que nécessaire de garder un regard critique sur les données que vous recevez. Il suffit juste de vous poser la question de la véracité des faits mais aussi de l’intention de la personne qui la partage avec vous. Le but n’est pas de devenir méfiant de tout et en tout temps non plus. En fait on vous demande juste de garder l’œil ouvert et de rassembler des informations émanant de plusieurs sources avant de vous faire un avis. C’est le BABA de la recherche d’informations. C’est d’ailleurs une des premières choses qu’on vous apprend à l’école : « Vérifier ses sources », « prendre le temps de réfléchir sur le sujet », « trouver des informations complémentaires pour avoir un vision plus large et donc moins étriquée », on a besoin de continuer ?
La lutte contre la désinformation façon Facebook
Bien évidemment, si les personnes qui signalent des publications sur Facebook le faisaient par un soucis de vérité et à d’authenticité, la question ne se poserait même pas. Sauf que dans les faits (pas alternatifs ceux là…), beaucoup de ces actes sont effectués sous le coup de l’émotion, d’une réaction vive à un avis contraire; on ne peut donc pas s’assurer du bien-fondé du signalement.

C’est pour cette raison que Facebook est en train de développer une technique permettant d’évaluer la crédibilité et la pertinence des personnes qui signalent ces informations. Bien évidemment, Facebook ne veut pas communiquer sur la manière de procéder pour ne pas donner des idées à des personnes mal intentionnées.
Il n’est pas non plus question d’afficher une note publique à l’image du crédit social en Chine. Non, le but est de pouvoir analyser les différentes pratiques des personnes et de trouver un lien de corrélation (ou non) entre les fausses informations reconnues par des facts checker (technologies permettant de détecter différents types de fake news) et les signalements effectués par les utilisateurs du réseau social.
Ce que l’on sait grâce aux déclarations de Tessa Lyons, chef de projet en charge de la lutte contre la désinformation, c’est que cet outil se basera sur une étude approfondie des réactions. Mais pas seulement. Elle prendra également en compte les signalements et l’attitude générale de la personne. À la fin, l’algorithme lui attribuera une note qui permettra ou non de savoir si cette personne agit de manière à désinformer. Bien évidemment il y a d’autres variables à prendre en compte. Celles-ci resteront évidemment inaccessibles pour assurer l’efficacité de la démarche.
En conclusion
La lutte contre la désinformation est un phénomène qui se généralise de plus en plus. Sur les réseaux, mais aussi dans le monde de l’information en général, les mesures de prévention contre ces fake news se multiplient. Bien évidemment, la manière la plus efficace est de garder les yeux ouverts, bien ouverts. Malheureusement, il est vrai qu’après les différentes polémiques qui ont entaché Facebook ces derniers mois, savoir que c’est encore un algorithme qui va gérer cet outil peut susciter de la méfiance.